Peut-on apprendre à penser?
Sans hésitations oui.
Penser n'est pas un état naturel, La pensée n'est pas inhérente à l'humain biologique mais à l'homme socialisé. Nous ne naissons pas avec des idées, des opinions
Elles se forgent tout au long de notre vie, par l'éducation (apprentissage du langage, l'école ....) la socialisation (l'expérience, la confrontation avec les autres ....) notre curiosité individuelle à apprendre, notre refus du conformisme ......etc.
Nous devons en permanence lutter pour éviter de restituer, sans analyse, ce que nous apprenons, ce que nous percevons de notre environnement économique, politique, cultuel voire culturel......
Car penser, c'est d'abord s'approprier l'opinion en la passant au crible de notre sens critique......en refusant les idées reçues, les superstitions....les balivernes pseudo scientifiques.
La philosophie a pour mission de nous y aider en renforçant notre résistance "au prêt à penser", en ouvrant notre esprit vers l'extérieur, vers l'altérité....
Qu'est-ce qu'un con ?
voilà une question philosophique qui me taraude depuis quelques décennies.
Il est clair que pour chacun, d'entre nous, le con c'est l'autre, le voisin ou le collègue de boulot. Ca ne peut pas être nous.
Et pourtant.
L'humain que nous sommes ne peut, raisonnablement pas être perspicace, de bonne foi ou créatif du 1 er janvier au 31 décembre .Impossible. Donc entendons-nous bien, nous avons forcement nos plages annuelles de connerie. De cette connerie salvatrice qui nous ramène à la réalité de notre petite personnalité égocentrique et, pour certains plus conscients que les autres, à une certaine humilité....
Ceci étant dit, je pense avoir trouvé une définition du con pathologique:
La connerie pathologique se traduit par une absence de la faculté de l'abstraction dans la réflexion. En d'autres termes, le con pathologique a des difficultés à projeter sa réflexion hors du contexte concret de sa situation personnelle.
Je m'explique :
Il n'a aucune compassion pour le drame des chômeurs (Ce sont des fainéants...), pour les pauvres (ils n'ont qu'à travailler comme il le fait...), pour les malades (des tirs aux flancs..) pour les gens atteints du sida (ils n'ont qu'a pas baiser dans tous les coins...).....etc....etc.
Mais dès qu'il est touché par l'une de ces calamités il le ressent comme une forte injustice et commence à en comprendre le sens....
Une fois le constat fait : Si on en profitait pour mettre en route une société "moins con" et plus respectueuse des grands équilibres de la planète, afin qu'après les bulles financières, on ne scie pas la branche sur laquelle toute l'humanité est assise.
Songeons que la terre est un minuscule radeau dans l'immensité de l'univers.
Songeons qu'aucune planète du système solaire ne peut raisonnablement nous recevoir dans l'immédiat. Songeons que la première étoile se trouve à 4,5 années lumières (vous multipliez 300.000 km par le nombre de secondes contenues dans 4,5 années).
Songeons que notre galaxie comprend environ 200 milliards d'étoiles et que l'univers connu ne comprend pas moins de plusieurs centaines de milliards de galaxies......
Donc préservons notre radeau "Terre" pour les générations futures et commençons à modifier nos comportements de production et de consommation pour construire la société sociale et écologique nécessaire à sa préservation.
L'identité Nationale ?
Que retenir des évènements qui ont fondé différentes approches de l'identité nationale.
L'inquisition, la collaboration, l'esclavage organisé, la colonisation des peuples du sud, la boucherie de 14/18 ayant décimé toute une jeunesse sur l'autel du complexe militaro industriel.....
Où la France des lumières, celle de Voltaire, Diderot, Victor Hugo, la France révolutionnaire de 1789, la France revendicative de 1936 ou 1968.....
Que de France, que de modèles qui peuvent nous enorgueillir ou nous répugner...A vouloir remuer la fange, elle finira par nous éclabousser...
Regardons plutôt la France et son identité de demain, celle qui sera capable de conjuguer, progrès économique avec progrès social et exigences écologiques...Celle qui rompra avec les logiques de l'ultra libéralisme financier qui projette de plus en plus de monde dans la machine à broyer...
La conscience ?
sentiment d’exister, sens du devoir, maîtrise lucide de son propre comportement
Ne sont-ils pas la résultante de notre appartenance à une organisation sociale précise (différente selon les continents et les pays et éventuellement les époques) :
Où éducation, instruction, croyances diverses, parfois religion formatent notre conscience.
Nous ne pouvons sortir indemne d’un tel traitement.
Et pourtant cela s'appelle l'éducation....Elle est indispensable
Paradoxalement, c’est ce qui nous a permis de nous extraire(en tant qu'espèce) du monde animal De ne plus uniquement être l’otage de nos instincts primaires.
Je pense que l'inné n'est que la structure du cerveau de l'espèce (permettant le langage, les apprentissages cognitifs ...), mais c'est l'acquis (le milieu social, intellectuel, le vécu en général) qui modèle notre conscience et qui nous permet de devenir sujet. Car la vie en société n’est que contraintes, arrangements par rapport (ou) avec notre entourage, notre environnement ….….ce n’est pas forcément une mauvaise chose…..
Question de dosage et de sensibilisation individuelle (niveau de formatage de la conscience...)....
Toutefois, si l'éveil de la conscience n'est qu'un formatage....nous pouvons échapper à cette empreinte par la réflexion, le refus des idées préconçues, des poncifs.....cela s'appelle la philosophie
la philosophie est généreuse (elle s’oppose à l’égoïsme) , elle développe l’esprit critique des individus, elle mène à la sagesse…..autant d’éléments qui peuvent s’opposer à la vision achevée du monde telle qu’elle nous est présentée par les institutions de la société (Etat, entreprises, organismes divers, les experts...), à un moment donné. La philosophie a donc pour mission de faire sauter les verrous de la pensée figée et donc s’oppose naturellement à ceux qui veulent la perpétuer.
Je pense que la conscience individuelle est dangereuse quand elle dépend uniquement de la conscience collective d'appartenance à une idéologie, une religion, un pays....etc....celle des croyances, des superstitions en tout genre.....
Une citation :
La superstition met le monde en flammes, la philosophie les éteint (VOLTAIRE)
En somme, la connaissance, la confrontation des idées, la remise en cause des poncifs et l'ouverture sur le monde, c'est à dire la comprehension de l'altérité (l’autre, la difference) peut nous permettre d'accéder à une conscience de notre propre existence..... mais fort heureusement jamais achevée, toujours en chantier.....sans limite au gré de nos rencontres, de nos expériences, de nos interrogations.....de nos doutes ....et c'est mieux ainsi.
La science abolie t'elle la croyance ?
La science s'oppose à la croyance en démontrant, en modélisant .....
Mais la science peut aussi se nourrir de la croyance ....avant de démontrer, de modéliser, il faut que l'inventeur, le scientifique, l'homme politique ....laisse vagabonder son esprit aux limites de la raison...enfin ce qui est la raison à un moment donné....et qui ne le sera plus après une découverte, une révolution. Ex : au moyen âge ……imaginé voler dans les airs était du domaine de « la folie douce »….et les premières machines inventées ne l’étaient pas moins…..Pourtant, l’avion n’aurait jamais été inventé sans que ces individus recherchent les moyens de ce qui était, alors, l’impossible.
Une citation de GRAMCI résume assez bien ce phénomène :
« Il faut opposer au pessimisme de la raison, l’optimisme de la volonté «
La raison étant ce qu’elle est à un moment donné et ce qu’elle ne sera plus dans le futur…..sachant que la volonté peut la dépasser en inventant, en innovant ….
En fait, ne peut-on pas penser que la Raison = Croyance à un instant T et que la Volonté = Science
L'histoire humaine fonctionne de cette façon depuis des millénaires, entre croyance et science.
Je pense qu'elles s'interpénètrent à différents stades de leur évolution. Elles se différencient ensuite par leur destination : la croyance se satisfaisant de son propre contenu (religieux, ésotérique, pseudo-science et ignorance ....) la science évoluant, sans cesse, au gré des époques et des découvertes..... Respectivement statique et dynamique.
Un point commun toutefois : la science et la croyance peuvent ériger le bien comme le mal. Tout dépend de se qu’en feront les civilisations humaines :.L’Histoire regorge d’exemples….
Toujours est-il que la croyance religieuse, depuis que l’homme est homme et que la conscience l’a libéré du monde animal, est, à mon avis, le moyen de mieux supporter sa propre mort.
La science ne permet, ce n’est pas un moindre avantage, que de soigner et de prolonger la vie des êtres humains.
Qu'est- ce que la vérité ?
Pourquoi désirons- nous la vérité ?
Y-a-t-il des vérités absolues, ou seulement des vérités relatives
Même, si l’on ne peut contester un fait qui s’est réalisé, on peut l’apprécier de différentes manières. L’Histoire, l’actualité en est l’exemple type.
Les mots, les symboles ont donc une importance capitale pour interpréter la vérité ou plutôt les vérités.
Quelle est la vérité :
Je pense que çà rejoint la notion d’incertitude entre la part d’objectivité et de subjectivité de nos propos sur n’importe quel sujet.
Prenons un Exemple : un attentat entre un peuple x et un peuple y
Du côté de la presse du peuple x :
De dangereux terroristes ont perpétués ……. Et ont assassinés ……
Du côté de la presse du peuple y :
Nos combattants résistants ont attaqués ………et ont mis hors de combat …..
1 Les deux sources mentionnent évidemment le fait.
Si l’on admet que la vérité n’a pas de contenu…..alors la vérité est là
2 Mais la vérité peut-elle se passer de contenu ?
A quoi bon qu’elle relate un fait sans lui donner un sens
Donc il n’y a pas de vérité absolue, mais des vérités relatives
Le débat est ouvert